« Il faut savoir se faire confiance pour transformer les possibilités en opportunités »

Catherine Oudot
Directrice du Channel pour la France, partage sa vision des métiers de la cybersécurité et explique comment s’y épanouir en tant que femme.

« Il n’y a pas un unique chemin pour atteindre l’épanouissement professionnel. Personnellement je suis autodidacte et je pense que mon parcours est beaucoup lié aux relations humaines, à la curiosité, aux opportunités et à la détermination. »

Catherine Oudot a rejoint Kaspersky en 2018 et alors qu’elle postulait pour un poste de Key Account Manager, elle se voit offrir le poste de Head of Channel qu’elle occupe maintenant depuis 3 ans. Depuis son arrivée, on peut noter à son actif une refonte du programme partenaires, une excellente réputation dans l’écosystème (Gartner Peers Insights), une croissance du modèle MSP et une équipe efficace et soudée. Son secret : se baser sur l’humain, la confiance, le dynamisme et la créativité.

La mixité dans les métiers de la cybersécurité, une vraie valeur ajoutée.

Seules 24%
des françaises

de 18 à 24 ans envisagent éventuellement une carrière dans le numérique. C’est trop peu quand on connaît les opportunités offertes par le secteur !

J’ai toujours été en mouvement, aussi loin que je me souvienne. Et les vidéos de famille en témoignent! Quand j’étais petite, je rêvais d’être danseuse, de jouer au théâtre. J’aimais aussi beaucoup le dessin. Ce côté artistique, créatif, social ne m’a jamais quittée et je pense que ça a influencé mon parcours, ma manière de travailler. Je me suis toujours beaucoup intéressée aux gens, à ce qu’ils faisaient, j’étais curieuse et c’est comme ça que j’ai pu apprendre rapidement les différents métiers que j’ai exercés dans ma vie. Aujourd’hui, le fait qu’on puisse exprimer sa créativité, être libre de créer, de dessiner son poste à son image est ce que j’apprécie le plus chez Kaspersky ainsi que l’équipe que j’ai la chance de manager.

 

A travers mon parcours, je n’étais pas immédiatement orientée vers la cybersécurité, j’ai commencé dans l’industrie, dans des secteurs très techniques où j’ai d’ailleurs travaillé majoritairement avec des hommes. Je me suis épanouie parce que j’ai commencé en bas de l’échelle et que j’ai ensuite évolué, mais j’ai eu ensuite envie de changer d’environnement.

 

Par hasard, alors que je cherchais du boulot, je suis entrée en tant qu’assistante marketing chez Nokia où je suis restée 10 ans. Comme je suis curieuse, au détour d’échanges, en rentrant au Comité d’entreprise notamment, j’ai découvert une petite branche de Nokia qui s’appelait Nokia Internet Communications qui cherchait une Assistante d’équipe, pour une toute petite équipe d’ailleurs, et c’est comme ça que j’ai découvert le milieu de la cybersécurité. J’ai assez vite eu envie d’apprendre d’autres métiers et je suis passée de postes en postes jusqu’à me retrouver sur le terrain. Je m’y suis plu parce que j’ai une personnalité assez dynamique, j’ai toujours envie de faire plein de choses à la fois et le secteur de la cybersécurité c’est ça : toujours être à l’écoute, se former en permanence et être tout le temps en mouvement, ne pas connaître la routine.

« Quand Catherine a rejoint l’entreprise, l’organisation channel était quasiment inexistante. En moins d’un an, elle a développé un programme partenaires solide, intégré deux distributeurs et un nombre incalculable de revendeurs. »

Un ancien collaborateur sur LinkedIn.

J’ai rencontré assez peu de femmes sur mon parcours mais c’est pourtant l’une d’elles, ma directrice commerciale qui m’a incitée à aller sur le terrain, à monter en compétences alors que je me mettais des freins. Pas forcément parce que j’étais une femme, mais parce que j’étais autodidacte, et pas diplômée d’une grande école.

 

Cette femme au fort caractère m’a beaucoup apporté, elle cherchait les compétences chez tout un chacun et souhaitait vraiment faire grandir son équipe. C’est elle qui m’a dit en premier qu’il n’y avait pas besoin d’être ingénieur, ou d’avoir un profil technique pour exceller dans ce domaine et pour pouvoir aller à la rencontre des clients, des partenaires, sur le terrain et d’obtenir de bons résultats ! C’est quand je repense à cette femme, qui à l’époque dérangeait beaucoup d’hommes avec ses compétences, son fort tempérament, que je me dis qu’heureusement, le secteur a quand même beaucoup évolué en matière d’égalité hommes/femmes, même s’il reste du chemin à parcourir. Je pense que j’ai beaucoup appris aux côtés de cette manageuse qui m’a inspiré, de cette équipe soudée et aujourd’hui j’ai l’impression d’avoir réussi à transmettre ça à mon équipe chez Kaspersky. Je pense que c’est à travers cet exemple que j’ai compris l’importance déjà d’un bon manager, mais également des rôles modèles, dont on aura envie de reproduire les bonnes pratiques et qui nous permettent de nous projeter, même si on pensait qu’on n’avait pas le profil, ou pas les compétences pour certains métiers.

 

La mixité dans les métiers de la cybersécurité, une vraie valeur ajoutée

J’ai majoritairement travaillé avec des hommes dans ma vie, dans la mesure où pendant de nombreuses années, la mixité n’était pas vraiment au rendez-vous dans ces secteurs techniques. Je trouve que c’est foncièrement dommage car c’est un cercle vicieux : moins il y a de femmes dans une équipe, dans une entreprise, moins les femmes voudront venir et moins l’entreprise sera accueillante. La diversité est une vraie richesse, tant en termes de différences de points de vue mais également en termes d’ouverture d’esprit, de prise de hauteur. C’est souvent en étant confronté à des points de vues et méthodes différentes qu’on se remet en question sur ses propres certitudes. Je pense qu’une carrière s’enrichit au fur et à mesure du temps de par les rencontres que l’on fait, les échanges. La mixité, ça fait partie de la diversité et qu’y a-t-il de plus enrichissant qu’une équipe qui se complète, qui se challenge et qui est capable d’aborder le quotidien avec plusieurs prismes ?

Je trouve que les équipes mixtes ont cet élan de créativités complémentaires qui sont vraiment valorisables, à la fois dans la réussite des missions et à la fois dans la dynamique de groupe. C’est vrai pour toutes les formes de diversité, qui sont pour moi, complémentaires.

Au cours de ma carrière, j’ai parfois douté de ma légitimité, de mes compétences. Et pourtant mes compétences opérationnelles ainsi que mes capacités managériales sont aujourd’hui valorisées. Je pense que je suis faite pour le management avec une approche très axée sur la flexibilité, la confiance, et la liberté.

La cybersécurité, un secteur en perpétuel mouvement.

Après 23 ans dans le secteur, on peut parler d’une forme de passion qui s’illustre notamment par la nécessité de réactivité insufflée par le secteur. Impossible d’être passif dans la cybersécurité et impossible également de se reposer sur ses lauriers. On apprend en permanence et ce qui était le quotidien il y a 2 ans ne l’est plus aujourd’hui. C’est un secteur crucial pour le développement du numérique, pour le développement de la société, et les experts de ce secteur sont quelque part des super-héros. C’est ce qui me plait beaucoup et c’est ce qui, je pense, devrait être mis en avant pour que les jeunes et les femmes se projettent dans ces métiers. Aujourd’hui, il y a encore trop de clichés et la réalité du numérique avance plus vite que la société. J’espère que d’ici peu, les nouvelles générations auront plus de faculté à saisir les enjeux de la sécurité informatique et que le secteur gagnera en attractivité.

Un engagement pour plus de femmes dans le secteur.

Je me suis toujours engagée pour des causes qui me paraissaient importantes, et qui servent le bien commun. Qu’il s’agisse de comités d’entreprise, d’associations de parents d’élèves… Aujourd’hui je pense qu’en tant qu’acteur de la cybersécurité, il est primordial de faire en sorte de valoriser le secteur, d’informer sur ses réalités, ses opportunités, de former les nouvelles générations, et d’accompagner des reconversions. Le cyber est une terre d’opportunités qui a besoin d’être habitée. Les enjeux du numérique sont grandissants et sans compétences, sans talents pour demain, on risque de se retrouver confronté à de véritables catastrophes. J’ai rejoint le CEFCYS pour cela notamment. Contribuer à transmettre, à faire grandir le réseau de passionnés du secteur, ça me plait et en plus, j’y vois un réel intérêt pour demain. J’ai moi-même été accompagnée, formée, tirée vers le haut par des manageurs qui souhaitaient faire monter leurs équipes en compétence. Je pense qu’il est important de savoir aussi transmettre ce dont on a eu la chance de bénéficier.

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